Déhambulant entre les rayon de la mediatheque, coté livre, le sieur tibolta avance. tout est calme, silencieux, seul resonne le bruit des semelles dures qu'il porte.chassures noires, pantalon noir, manteau noir, chemisette blanche.Flanant entre les rayon, regardant les livres qui passent a portée de ses yeux pourtant habitué a l'obscurité, il voit soudainement un livre qu'il n'avait pas vu depuis des années.
"Les Ziaux" , de raymond Queneau.
un titre, un auteur, qui resonne a ses oreilles . . . Raymond Queneau, l'oulipien, l'absurde Raymond queneau . . . un tourbillon de souvenirs remontent a la surface embrumé et derangé de son esprit, la lecture calme et paisible d'un livre sur le bord d'un lac, par un hiver froid. un poeme, une histoire . . .
Un recueil.Un instant fatal . . . Le jour ou l'on enterre les chien d'Asniere, les muses et Lézards Scandent leurs choeurs,un train siffle dans la nuit noire, un encrier , Sabre de bois, de paille et de farine. Finitude et désesperé, tel est le destin de l'homme.Ouqu'est donc passé l'imagination maladive, la poésie legere et noir de cet artiste, autant faire un hommage.
Le seigneur invité tire le livre de sa prison , faites de livres s'emprisonnant , sérrés. ouvrant le livre, l'odeur rance de la poussiere arrive a ses narines, il comment a lire:
Les chiens d'asnieres
On enterre les chiens, on enterre les chats
On enterre les chevaux, on enterre les hommes
On enterre l'espoir, on enterre la vie
On enterre l'amour - les amours
On enterre les amours - l'amour
On enterre en silence le silence
On enterre en paix - la paix
La paix - la paix profonde
Sous une couche de petits graviers multicolores
De coquilles saint jacques et de fleurs multicolores
Il y a une tombe pour tout
A condition d'attendre
Il fait nuit il fait jour
A condition d'attendre
La seine descend vers la mer
L'ile immobile ne descend pas
La seine remontera vers sa source
A condition d'attendre
Et l'ile naviguera vers le Havrede Grace
A condition d'attendre
On enterre les chiens, on enterre les chats
Deux especes qui ne s'aiment pas
Les muses et lézards
(Le rideau se leve.Les Muses sont la)
Choeur
Nous lézards aimons Les Muses
Elles Muses aiment les Arts
Avec les Arts on s'amuse
On muse avec lézards
Le lézard plastique
Je petris de mes menues mains
Un astucieux Morceau de pain
Moitié flute, moitié galette
--Suis je peintre ou bien architecte?
Le lézard lyrique
Oui c'est moi le lezard lyrique
Et voici mon art poétique
Je prend un vers dans mon gousset
Je le gobe a la croque au sel
Oui voila mon art poétique
Le lézard musical
Les crapauds fort musicaux
Modulent au bord de l'eau
Moi lézard non moins musical
Je chante apres d'un verre d'ale
Le lézard danseur
De ma patte agile
Je trace un symbole
Le geste est facile
Mais l'esprit frivole
Le lézard epique
Je chante les exploits des Perses Arsacides
Nos ancetres, ils mangerent des raisins verts
Et les dents de leurs fils furent agacées
Tels etaient nos ayeux lézards acides
Le lézard astronome
De véga zaz' aldébaran
Je promene ma lunette
Mes calculs ne servent a rien
Sinon pour faire des epates
Le lézard mathématicien
Quat' et quat' huit et un dont neuf
Un lézard est plus p'tit qu'un boeuf
91 et 9 font 100
Un lézard est plus fort qu'un taon
Une vierge
Je suis de la famille
Des lézards ocellés
Mon nom est Pétronille
Oh c'est laid oh c'est laid
Choeur
Nous lézards aimons les Muses
Elles Muses aiment les Arts
Avec les Arts on s'amuse
On muse avec les lézards
Le ventre sur le sol et le dos au soleil
Notre queue etendue et calmes du cerveau
Nous goutons un repos quotidien et pareil
A la dissolution du sucre dans de l'eau
Les Muses
Gentils lézards aimez les murs
Couchez vous dans leurs lézardes
Et cachez vos amours
Dans ces tendres mansardes
Gentils lézards vous vous glissez
Sous de fines feuilles
Ouvrez ouvrez bien l'oeil
Ou bien la queue vous perdrez
Gentils lézards que vous chantez
Bien lorsque bouche ouverte
Un moustique guettez
Ou quelque autre bête
Lézard farceur
Certes c'est en baillant
Qu'on chasse l'éléphant
Les muses s'en vont.Pause.
Choeur
Nous voila sans Muses
On va s'embeter
Car l'ennui nous use
Plus que la pauvreté
Lézard en priere
Revenez a nous ô Muses indulgentes
Et veuillez pardonner a ce petit farceur
Ses poemes sont creux en proses indigentes
Mais dans tous ses bon mots n'entre aucune noirceur
Les Muses
Il nous faut agréer cette gente priere
Refaisons le chemin que nous avons pris hier
(Les muses reviennent. Pause.Voici la nuit)
Quelqu'un
La nuit les animaux courent vers les marecages
Le triton et la grenouille sortent de l'eau
Courronnés de brouillards se dissolvent les arbres
Et les feuilles descendent vers les chemins sourds
L'insecte l'araignée avancent doucement
Les crapauds par hasard en gobent quelques uns
Et s'essuient la bouche avec les feuilles humides
Celles qui pourrissent au bord du marécage
Pas de lumiere La surface de l'eau luit
Le phosphore pâlit les ombres végétales
Cadavres de nuages tombés dans la nuit
Dans la nuit les maisons s'effritent comme plâtre
Les montagnes se degonfle le granit fond
Le silex mollit le calcaire est une pâte
Il y a des marécages de gneiss et plomb
Marécages de marne ou coule la foret
Des troupeaux entier tombent dans la boue opaque
La ville disparait dans le magma de brume
Sur la terre s'etend le marécage
Du fond du marécage montre à la surface
Une bulle qui eclate lorsqu'elle arrive
A la surface
Cette bulle qui eclate dans la nuit
c'est la nuit
Choeur
Nous lézards aimont les Muses
Elles muses aiment les Arts
Avec les Arts on s'amuse
On muse avec lézards
Le livre claque , un nuage de poussiere l'enrobe.il repose le livre, plus triste que jamais.Des choses s'oublient, helas, la sur-réalité s'oublie, tout l'absurde disparait.
Petit hommage, a raymond queneau, aux oulipiens, a la poésie qui est un art qui s'oublit, qui est de plus en plus dénigré.
AmenIl reprend sa marche au travers des rayons, tous plus anciens, plus jeunes, plus ou moin poussiereux.Rayon sciences fiction, fantastique.celuis la, il le connait, il passe sa route. Droits galactiques, Theologie, Sociologie, Biologie.
Et une dernier flash dans ses souvenirs . . .
Bien placé bien choisis
Quelques mots font une poésie
Les mots il suffit qu'on les aime
Pour ecrire un poeme
One sait pas toujours ce qu'on dit
Lorsque nait la poésie
Faut ensuite rechercher le theme
Pour intituler un poeme
Mais d'autres fois on pleure, on rit
en ecrivant la poésie
ca a toujours kékchose d'extreme
un poeme
La porte est plus loin. rien ne vaut le froid d'une journée d'hiver pour reflechir, et se souvenir . . .